Les ondes et leur propagation ont contribué à façonner les espaces intérieurs. L’architecture des salles de spectacle n’a eu de cesse d'évoluer pour optimiser la diffusion des ondes sonores et toucher à la perfection acoustique. D’autres ondes, celles émises par les objets connectés et de communication, appellent au contraire de nouvelles techniques pour l'absorption et l'atténuation des champs électromagnétiques.
Un rayonnement omniprésent
La technologie sans fil se déploie progressivement dans tous les domaines et dans tous les espaces professionnels, publics, privés… Les ondes électromagnétiques nous permettent de rester connectés au moyen d'accessoires toujours plus nombreux (ordinateurs, tablettes, montres…). En contrepartie, il devient difficile d’y échapper, ce qui pose, nous y reviendrons, la question du confort électromagnétique.
Bâtiments tertiaires
Dans les immeubles de bureaux, la connexion internet est indispensable. Elle conditionne le bon déroulement des activités des entreprises. Les équipements sont aussi connectés entre eux, le plus souvent sans fil : imprimantes, écrans intelligents…
Établissements publics
Dans les musées ou les centres culturels, la technologie sans fil et les outils de communication sont aussi présents pour améliorer l'expérience des visiteurs. Dans les établissements d’enseignement, les outils connectés sont devenus des supports d’apprentissage indispensable.
Bâtiments résidentiels
La connexion avec le web et avec les autres dispositifs de communication se poursuit à l'intérieur des habitations. Les occupants passent des coups de fil, naviguent sur le web, streament des contenus vidéo… Ils mobilisent aussi des outils domotiques pour mieux maîtriser leur consommation en énergie.
Espaces publics
Les objets connectés sont aussi présents partout dans l'espace public. Les utilisateurs qui se trouvent à proximité des émetteurs ou des récepteurs sont exposés à ces ondes électromagnétiques, même en dehors des espaces fermés.
Comment définir le confort électromagnétique ?
Compte tenu de cette omniprésence, les architectes et les urbanistes sont amenés à prendre en compte le confort électromagnétique des usagers dans le cadre de nouveaux projets de construction ou d'aménagement du territoire.
Le confort électromagnétique d’un bâtiment est déjà un critère de qualité en construction. On le retrouve notamment dans le référentiel français NF HQE. Cette certification évalue tous les paramètres pouvant avoir un impact sur le confort de vie.
Les matériaux peuvent émettre des composés organiques volatils nocifs. Les volumes et les surfaces mal pensés peuvent entraîner des nuisances sonores importantes. La pollution électromagnétique fait partie de ces critères à prendre en compte en amont pour faire des choix architecturaux pertinents.
Exemples de choix architecturaux qui améliorent le confort électromagnétique
Pour atténuer la pollution électromagnétique dans les espaces intérieurs, il est possible de faire des choix stratégiques qui touchent aux matériaux et à la disposition des pièces.
Les matériaux réfléchissants et absorbants
Les propriétés réfléchissantes et absorbantes de différents matériaux de construction peuvent être mises à profit pour garder la main sur le rayonnement électromagnétique.
Pour protéger une chambre à coucher, il est possible d'associer des vitrages à faible émissivité et des matériaux réfléchissants sur les faces externes des parois. Cela permet de réfléchir le rayonnement provenant de l'extérieur et d'autres pièces voisines. Ces pièces peuvent par ailleurs être habillées d’un revêtement doté de propriétés absorbantes.
Le blindage peut aussi se faire sur des éléments ciblés du bâtiment. Pour agir contre le rayonnement du réseau électrique domestique, il est possible de mettre en œuvre des gaines électriques blindées Flexaray. La couche isolante extérieure, associée à la couche conductrice et au Fil semi-conducteur à l'intérieur, permet l’évacuation des champs jusqu’au raccordement à la terre.
Les dispositions qui favorisent l'éloignement
Il faut repenser le positionnement des prises et les espaces propices à l'utilisation d’objets connectés par rapport aux zones dédiées au repos. Ces espaces protégés sont le plus souvent les chambres à coucher et plus particulièrement les chambres d'enfants.
Il peut aussi s’agir de zone dédiée à la déconnexion et à la dépollution électromagnétique : des zones blanches dans le bâtiment. Elles peuvent être aménagées dans l'habitat, mais aussi dans les lieux publics et au travail.
Avantages des architectures intégrant ces critères
Les nouveaux bâtiments d'architecture durable ont, par définition, une durée de vie considérablement allongée. On en vient même à anticiper la réversibilité des espaces intérieurs. Ce qui signifie qu'un bâtiment pensé aujourd'hui à des fins commerciales doit pouvoir, demain, remplir une fonction résidentielle ou tertiaire.
De fait, il est important que ces nouvelles constructions puissent satisfaire dès aujourd'hui les exigences à venir. Pour ce faire, il faut observer les tendances. Les notions de qualité de l’air intérieur (QAI) et de protection contre la pollution électromagnétique font partie de ces axes d'amélioration émergeant dans le bâtiment.
Intégrer ces critères dès maintenant est un moyen de prolonger la durée de vie d’un ouvrage, sans travaux de rénovation ou de réhabilitation. Sur le marché de l’immobilier, ces biens en avance sur leur temps restent dans les clous de la réglementation, quand d'autres, construits la même année, sont déjà dépassés.
S’agissant des ondes électromagnétiques, leur présence est amenée à s'intensifier. Il faut donc concevoir des bâtiments capables d'accompagner ce développement sans nuire au confort des utilisateurs chez eux, au travail et dans l’espace public.
